Réaliser un long-métrage dans des « conditions légères » : à quel prix ?

Voici la réaction de Hors Champ, envoyée dans un courrier à Jeanne Brunfaut et Alda Greoli, à un projet pilote de long-métrage dans des « conditions légères » lancé par Alda Greoli.


Bruxelles, le 10 juillet 2017

Chère Jeanne Brunfaut,
Directrice adjointe du Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles,

Chère Alda Greoli,
Ministre de la Culture et Vice-présidente de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Nous avons pris connaissance de votre appel à projets pilote 2017 : réaliser un film de long métrage dans des conditions légères, et, en le lisant, nous nous interrogeons sur la nature exacte de votre plan « cinéma light ».

Comment envisagez vous les choses concrètement pour qu’il s’agisse bel et bien d’un soutien efficace à la création ?  Nous nous étonnons de ne voir aucune allusion aux conséquences matérielles qui résulteront forcément d’un tel budget.

Plus précisément, qu’entendez vous par « conditions légères » ? Légères pour qui ? De notre point de vue de techniciens, réalisateurs et scénaristes, les salaires découlant d’un tel budget nous mettraient en effet en sous-vêtements ! Qu’entendez-vous par « en dehors des contraintes de production classiques » ?

C’est un peu comme si vous donniez 350€ à un réalisateur pour s’acheter une voiture. Comment pourrait-il en payer les frais, l’entretien, l’essence, etc., autrement qu’en demandant de l’aide bénévole à son garagiste ?

Vous savez pourtant combien de jours de travail sont nécessaires pour concevoir un film de plus de 60 minutes.

Vous savez combien de professionnels sont nécessaires à la fabrication d’un film.

Vous savez combien d’heures prestent tous ces travailleurs ; avec des horaires variables et parfois même pénibles (travail de nuit, heures supplémentaires, etc.).

Vous savez que nous sommes pour la plupart des artistes et techniciens issus des différentes écoles de cinéma belges et et que nous disposons d’un diplôme d’État.

Et vous savez aussi qu’en cas de budget insuffisant pour un film, la variable d’ajustement est le salaire de tous les professionnels que nous sommes.

Vous nous avez déjà entendus sur le sujet et savez que les professionnels réclament par exemple une amélioration des budgets des nouvelles saisons ou séries RTBF, et vous proposez d’aller dans la direction inverse !

Nous nous insurgeons donc face à ce que nous vivons comme une démonstration d’hypocrisie. Que ce soit dit clairement que le Centre du cinéma souhaite soutenir des films sur lesquels les conditions de travail seront sacrifiées, c’est à dire salaires beaucoup plus bas, temps presté plus long… et que c’est donc sur notre bonne volonté qu’on compte.

Ou alors qu’on nous dise où et comment les économies seront faites.

Comment pensez-vous, dans ces conditions, qu’un producteur indépendant puisse respecter la législation sociale applicable pour l’engagement du personnel ?  Vous réclamez légitimement le professionnalisme des équipes alors que ce projet pilote mènera inévitablement à des conditions de travail d’amateurs.

En outre nous nous demandons si ces 100.000€ maximum constituent le financement maximal autorisé pour ces projets, ou si vous attendez des producteurs indépendants qu’ils cherchent des compléments de financement afin de satisfaire la faisabilité technique et financière du projet.

Enfin, comment la procédure d’agrément appréciera-t-elle la faisabilité du projet ? Cette aide provient-elle de budgets supplémentaires ou s’agit-il d’une somme prélevée sur l’enveloppe de la Commission de Sélection du Film ?

Par le passé (de 2007 à 2010), la production de films dits à micro budget a déjà été expérimentée. Qu’en est-il ressorti ? Un bilan en a-t-il été fait ? Pour nous, cela a surtout participé à niveler par le bas nos conditions de travail déjà précaires. Ayant pour effet désastreux d’installer la fausse idée qu’avec la créativité, l’inventivité et le dévouement de toute une équipe, on peut faire bien, que ça marche ! Et donc, encourager comme pour La Trêve et Ennemi public, qu’on recommence dans les mêmes conditions insoutenables financièrement. Cela ne peut amener qu’à une perte de professionnalisme dans le secteur.

Nous aimerions mieux comprendre ce que vous proposez, mais surtout qu’on nous dise en quoi cela favorise une politique ambitieuse et durable de soutien aux artistes du pays, et au secteur dont ils dépendent.

Bien à vous, Hors Champ

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Revue de presse : « Smart, la flexibilité mensongère »

Voici une série d’articles, diffusés par le syndicat CGSP – Culture, qui pourraient vous intéresser.

Avant toute chose, précisons la position de Hors Champ sur ce texte

  • Les textes émanent de la CGSP Culture, et non de Hors Champ.
  • Nous trouvons que ce texte apporte un éclairage informatif sur certains points, c’est pourquoi nous le partageons.
  • Hors Champ veut partager l’information afin que chacun se fasse son propre avis, en connaissance de cause.
  • Hors Champ est favorable au contrat direct entre employeur et employé. Le contrat direct coûte moins cher à l’employeur, le responsabilise par rapport aux équipes qu’il engage.
    Et pour l’employé, cela signifie un meilleur salaire net (pas de pourcentage laissé aux BSA) et simplifie ses démarches administratives par rapport à l’Onem.
  • Néanmoins, dans notre secteur, nous sommes nombreux à utiliser régulièrement les services de Smart (Productions Associées ou Palais de l’intérim) et autres BSA (Bureaux Sociaux pour Artistes), et ce afin de pouvoir travailler dans la légalité, quand on ne nous propose pas de contrat direct.
  • Nous le faisons par choix ou par nécessité, quand le donneur d’ordre ne propose pas d’alternative.
  • Il est dommage que les autres BSA (Merveille, MCC, T-heater, Randstad au sein de la RTBF, etc), qui jouent les intermédiaires d’une façon similaire à SMArt, ne soient pas évoqués dans ces articles…

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Revue de presse : on parle des Séries TV dans La Libre

Revue de presse : on parle des Séries TV dans La Libre

Deux articles parus dans La Libre du 3 mai.
L’angle des journalistes est plutôt optimiste sur la situation des séries, voire pro-RTBF pour le deuxième article, il manque un point de vue critique sur les conditions réelles de tournage qui ne s’améliorent pas pour la majorité des techniciens, mais la lecture peut vous intéresser :

« Versailles » saison 3 s’offre une image plus… belge

Séries belges à la recherche du meilleur coproducteur

Rencontre avec Marc Payen, président de la SCP 303.01 (résumé)

Hors Champ rencontre….

Ce 22 mars, Hors Champ a rencontré Marc Payen, président de la Sous-Commission Paritaire 303.01 pour la Production de films. C’est cette SCP, composée paritairement de représentants patronaux et syndicaux,  qui a défini la Convention Collective de Travail du même numéro (303.01) et dont les travailleurs en long métrage cinéma dépendent.

En tant que travailleurs, notre relais pour y faire remonter nos propositions/revendications sont les permanents syndicaux qui y siègent, à savoir :

N’hésitons donc pas à les interpeller !

N.B. : Plus d’infos sur cette rencontre lors de notre prochaine réunion mensuelle du 4 avril 2017, ou dans le compte-rendu détaillé (réservé à nos membres) : Rencontre avec Marc Payen, président de la SCP 303.01 (version longue)

Ne serait-il pas temps qu’on se bouge ?…

Manifestation du secteur non marchand – 21 mars 2017DSC00296

Plus de 15.000 personnes ce matin pour manifester dans les rues de Bruxelles ! Et seulement quelques valeureux travailleurs du secteur culturel…

Pourtant, les conditions de travail et la sécurité sociale, c’est l’affaire de tous.

OUI à des salaires décents
(STOP au RPI, à l’intérim  et aux intermédiaires de facturation)

OUI à une réglementation chômage adaptée au travail des intermittents
(STOP à la distinction artistes/techniciens et à la notion d’ « emploi convenable » de l’ONEm)

OUI à un meilleur financement de la Culture
(STOP aux coupes budgétaires)

Deux articles intéressants la semaine dernière!

Bonjour,

Nous avons repéré 2 articles la semaine dernière dans notre presse nationale, le premier est un dossier du Soir, intitulé La Vie d’Artiste, dans lequel des comédiens témoignent de leurs réalités professionnelles: http://plus.lesoir.be/81583/article/2017-02-10/angelo-bison-ma-oblige-faire-une-formation-de-gardien-de-parking.

Le deuxième, dans la Libre Belgique, pour y apprendre les salaires des dirigeants de la RTBF… mieux payés que notre Premier Ministre…  http://www.lalibre.be/culture/medias-tele/pour-le-mr-les-remunerations-a-la-tete-de-la-rtbf-depassent-les-plafonds-et-restent-nebuleuses-infographie-589a19eecd702bc3190c9dab.

Bonne lecture!

Artistes (et techniciens) au centre ?

Vraiment ?

la-vie-dartiste-recadreIllustration Catherine B. – Tous droits réservés – Reproduction interdite

   Événement de clôture de l’opération Bouger les Lignes, ce vendredi 3 février au Rockerill de Charleroi.

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Hors Champ ayant activement participé à cette première coupole « Artistes au centre »,  était présent afin de s’assurer de la mise en œuvre des priorités dégagées.

Petit résumé du discours d’Alda Greoli :

Continuer la lecture de Artistes (et techniciens) au centre ?

Magritte / Carte Blanche dans le Vif

Hors Champ se réjouit de ce week-end de fête du cinéma belge, et se prend à rêver qu’elle reçoit un Magritte!  Notre carte blanche est publiée par Focus / Le Vif : http://focus.levif.be/culture/cinema/carte-blanche-comment-se-porte-vraiment-le-cinema-belge/article-opinion-608765.html

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Comment se porte vraiment le cinéma belge ?

Le samedi 4 février prochain aura lieu la 7e cérémonie des Magritte du Cinéma, cette joyeuse fête strass et paillettes du cinéma belge.

Chez Hors Champ, association des métiers du cinéma et de l’audiovisuel (www.horschamp-asbl.be), nous avons imaginé remporter un prix spécial pour notre engagement en faveur de meilleures conditions de travail. Voici notre discours…en avant-première :

« Merci, merci beaucoup… Je remercie mes parents, mon poisson rouge, l’État belge qui m’a permis de me former aux métiers du cinéma. Je remercie aussi mes collègues.

Plus sérieusement. J’entends beaucoup parler du cinéma belge qui se porte bien. Mais qui dit ça ? Qui pense ça ? Pas moi en tous cas.

Certes notre petit pays fait ce qu’il peut pour se ménager une place aux côtés des « grands », ceux qui possèdent encore une industrie dans ce secteur qu’est le cinéma. (Et, par les temps qui courent, une industrie ça devient rare…). Pourtant le doute n’est pas permis, les talents belges sont là ! Les films sortent nombreux. La FWB a soutenu en 2015, à différents stades de leur développement, 51 longs-métrages de fiction, 31 courts-métrages, 47 documentaires…

Je sais que tous ces films n’ont pas des budgets mirobolants. Je respecte les auteurs qui portent à bout de bras leur projet, sans être eux-mêmes rémunérés, et qui se battent pour financer et réaliser leur projet. Je sais qu’il faut soutenir les « petits » films pour garantir une pluralité, mais à quel prix ? Au prix de notre main d’œuvre ! Au prix de notre travail ! De votre travail, du mien, du nôtre. Ce travail qui n’est pas rémunéré à sa juste valeur. Continuer la lecture de Magritte / Carte Blanche dans le Vif

Les Magritte au bistrot : Apér’Hors Champ # 3 – samedi 4 février @ La Régence

Pour les Magritte cette année, pas de manifestation sur les marches, mais plutôt une soirée bien au chaud, avec retransmission de la cérémonie sur grand écran.

Dans un langage plus familier, ça donne :
T’as ton invit’ pour les Magritte mais t’as pas envie d’y aller ?
T’as pas d’invit’ pour les Magritte et tu t’en fous ?

Rendez-vous pour l’Apér’Hors Champ # 3
Samedi 4 février à partir de 19:30
La Régence, 12 Place Fernand Cocq, Ixelles

Evénement Facebook : https://www.facebook.com/events/361468450905514/

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Cotisation syndicale intermittent

Saviez-vous que, à la FGTB-Setca du moins (à vérifier pour les autres syndicats/centrales), il existe une cotisation d’intermittent ?

Celle-ci s’élève à 11,90€/mois.

Si vous payez moins (genre 9,95€), sachez que cela signifie que vous êtes répertorié au syndicat comme « demandeur d’emploi« . Ne vous étonnez donc pas de ne jamais être convié à aucune Assemblée Générale de votre secteur !

Si vous payez plus (environ 15€), cela indique probablement que vous êtes considéré comme travailleur. Reste à savoir sous quelle commission paritaire (CP)…

Et si vous souhaitez modifier l’une ou l’autre de ces données (et que vous êtes affilié auprès de la FGTB-Setca, cela va de soi ;-), rien de plus simple, contactez Fabienne Senocq, la Secrétaire régionale FGTB-Setca (Bruxelles) pour les CP 227 (Audiovisuel) et 303 (Cinéma) !

mail : FSenocq@setca-fgtb.be

tél : 02 519 72 48

Il y a des priorités plus urgentes qu’une « Académie des médias »

Nous, Hors-champ, tenons à réagir ici à l’ article paru dans le Soir du 03/12/2016 (Supplément « Références ») sous le titre: « Doper la formation à l’audiovisuel. »

Que dit l’article de « Références » ?

Extraits : « (…) le secteur audiovisuel a le vent en poupe (…) un des secteurs parmi les plus actifs et dynamiques de l’économie (…) le nombre d’entreprises actives dans le secteur est ainsi passé de 689 en 2011 à plus de 900 en seulement deux ans (…) 46% des travailleurs dans le domaine sont répartis dans les quatre plus grosses sociétés audiovisuelles belges (VRT,RTBF, Medialaan et RTL Belgium) »

Ce bel enthousiasme est porté par Jan Vermoesen, directeur de Mediarte, fonds social du secteur audiovisuel. Celui-ci vient d’obtenir une dotation supplémentaire pour créer un ou deux postes dans ses bureaux. Mediarte est aussi porteur du projet « Académie des médias », dont le budget serait estimé à 600 000€. Une version flamande existe déjà et Jan Vermoesen espère bien développer un projet similaire pour les francophones. Elle proposerait des formations sur les métiers de l’audiovisuel.

L’emploi : statistiques et travailleurs intermittents

Pour chiffrer l’emploi dans un secteur, les médias utilisent souvent la notion d’équivalent temps plein (ETP). Mais en réalité, une grande partie des travailleurs sont intermittents, et échappent aux radars statistiques.
Mediarte parle, dans son rapport ayant pour titre « Le secteur audiovisuel chiffres 2015 », de 11.095 ETP dans le secteur audiovisuel pour toute la Belgique. Un peu moins de la moitié (46% donc) travaille pour les chaînes de télé; Mais on sait que ces entreprises audiovisuelles ont de plus en plus recours à des contractuels (renouvelables ad vitam). Aucun chiffre ne clarifie le rapport entre le nombre de contractuels et de temps plein réels. Continuer la lecture de Il y a des priorités plus urgentes qu’une « Académie des médias »

Opinion : Les « artistes » sont des travailleurs (presque) comme les autres

En réaction à un article franchement mensonger, paru sur Bruzz.be ce 9 décembre (N-VA : « Beaucoup d’artistes bruxellois ont droit à des allocations de chômage ») voici ma réaction argumentée. Parce qu’il ne faut pas laisser raconter n’importe quoi….

Depuis, Bruzz a sorti un article plus nuancé ce 14/12, sans doute en réaction aux réactions suscitées par le premier…. Article traduit par daardaar.be (et repéré par Marie Chaduc) : Non, les artistes ne dilapident pas l’argent public

De vraies infos sur le « statut d’artiste » sur le site du Guichet des Arts : http://www.guichetdesarts.be/ressource/ressource-a-3/


Opinion : Les « artistes » sont des travailleurs (presque) comme les autres

Non seulement ce mandataire N-VA dit des grosses bêtises, mais en plus le journaliste ne fait pas son travail : vérifier les faits, et apporter un éclairage alternatif, pour tendre à l’objectivité. Cet article est une tribune pour la N-VA, pas du journalisme !

 Cet article est truffé de contre-vérités et d’omissions :
 
1. Les artistes (et les techniciens) ne sont pas des chômeurs. Ce sont des travailleurs intermittents.
 
2. Dire que « le statut d’artiste offre des allocations de chômage » est faux. Il n’est dit nulle part dans cet article que l’accès aux allocations de chômage est exactement le même pour les artistes que pour tous les travailleurs salariés (312 jours de travail sur 21 mois pour les moins de 36 ans, 468 jours en 33 mois de 36 à 49 ans, 624 jours en 42 mois à partir de 50 ans). Il faut le souligner : les intermittents du secteur culturel travaillent dur pour accéder aux allocations de chômage, comme tout le monde, point.
 
3. Dixit : « le même montant d’allocations est maintenu plus longtemps parce que le statut d’artiste n’est pas exempté du caractère dégressif des allocations. »
Alors là c’est une faute de grammaire : double négation = affirmation.  La non-dégressivité est bien le cœur du « statut » : les maigres allocations ne diminuent pas après un an, c’est ce qu’on appelle la « protection de l’intermittence », ou « période protégée ».  Pour rappel, pour accéder à cette « période protégée », il faut à nouveau prouver 156 jours de travail sur 18 mois, dont au moins 104 dans des activités artistiques ou «techniques dans le secteur artistique». Cette condition, introduite par la réforme du « statut » de 2014, a interdit l’accès à la « protection de l’intermittence » à de nombreux artistes et techniciens.
 
4. Dixit : « Un nouveau resserrement des règles est nécessaire. »
Alors là, on est bien dans l’air du temps, dans la post-vérité. La N-VA fait de la démagogie sur le dos des intermittents, en essayant de faire croire que les artistes sont des profiteurs.
Comme si la réforme de 2014 ne suffisait pas ?  Cette réforme de 2014, qui a drastiquement durci les conditions pour accéder au « statut », empêche souvent les jeunes d’accéder à la protection de l’intermittence.  Ces jeunes professionnels, doublement précarisés par la nature intermittente de nos métiers, et par l’impossibilité d’accéder au « statut », sont en grande difficulté.  Une génération sacrifiée sur l’autel de l’austérité ?
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Nicolas Simon

 

 

Rencontre avec Alda Greoli autour du « statut d’artiste »

Ce 6 décembre, une délégation conjointe de Hors Champ et Pro Spere a été reçue par Alda Greoli, autour de la question du « statut d’artiste »La ministre était bien au courant du dossier « statut » et de ses implications pour les travailleurs du secteur des arts.

Nous lui avons fait part de nos constats, et de propositions concrètes pour améliorer le statut des travailleurs intermittents :

  • un Tax Shelter éthique, qui garantisse que la récente réforme aboutisse à des meilleures conditions de travail.
  • le non-cumul des droits d’auteur et des allocations de chômage, pour éviter que les auteurs doivent rembourser des allocations à l’ONEM quand ils perçoivent des droits, même si ils ont créé sous contrat de travail.
  • faciliter l’accès à l’assurance-chômage et à la protection de l’intermittence, accès rendu particulièrement difficile depuis 2014.
  • améliorer les rapports avec l’ONEM, qui harcèle les artistes (contrôle de recherche d’emploi et emploi convenable)

Alda Greoli nous a dit travailler à l’amélioration du « statut » avec Sven Gatz (ministre flamand de la Culture) et vouloir porter ce débat au Fédéral auprès de Kris Peeters (ministre fédéral de l’Emploi) et Maggie De Block (ministre fédérale des Affaires Sociales). Elle a pris note de nos propositions.

Nous notons la volonté d’Alda Greoli de prendre ce dossier en main, mais nous attendons de voir les résultats concrets, vu que le « statut » n’est pas de la compétence de la ministre de la Culture, et que les ministres fédéraux seront sans doute durs à convaincre. Dossier difficile et litigieux s’il en est !

Soutien à Keywan Karimi cinéaste iranien emprisonné pour un film

Nous relayons l’appel au soutien à Keywan Karimi, en reprenant le texte de Delphine Noels publié sur le groupe Facebook de soutien.
Cliquez, partagez : https://www.facebook.com/groups/1614703335493153/

Aujourd’hui 23 novembre 2016, Keywan Karimi, cinéaste iranien, entre en prison pour y purger une peine d’un an et 223 coups de fouet. Son crime? La réalisation d’un film: Writing on the City, un documentaire sur les graffiti de Téhéran.

Pour rappel, l’année passée en 2015, suite à la réalisation de ce film, il avait été condamné à 6 ans de prison et 223 coups de fouets. Sa condamnation a été ramenée à un an ferme, 223 coups de fouet et cinq ans avec sursis par la cour d’appel. Keywan Karimi est convaincu que la révision de peine n’aurait pas eu lieu sans le soutien international dont il a bénéficié à l’époque (soutien des professionnels du cinéma, et d’Amnesty international). Les autorités iraniennes sont sensibles à la pression internationale.

A l’heure de son entrée en prison, Keywan Karimi lance un nouvel appel à la communauté internationale pour demander sa libération. Plus nous ferons pression sur les autorités iraniennes, plus celle-ci deviendra possible.

Comment aider Keywan?

• En signant et partageant l’appel à la libération de Keywan qui va bientôt être mis en ligne.

• Si vous êtes journaliste ou que vous travaillez dans les médias, faire connaître la situation de Keywan est d’une aide précieuse. Si vous n’êtes pas journaliste, mais que vous en connaissez, prendre le temps de sensibliser à cette cause. (toutes les infos sur l’affaire Keywan Karimi sont disponibles sur demande)

• En réalisant une petite “lettre video” à envoyer à Keywan Karimi. L’idée de ce projet est née parmi les proches de Keywan à Téhéran. Ce qu’ils souhaiteraient obtenir, c’est 223 lettres videos qui émaneraient du monde entier en protestation à sa peine de prison. La réalisation de ces petites lettres videographiques peut être de facture extrêmement simple: Un plan séquence, une voix off suffisent. C’est le geste qui compte. Keywan essayera de répondre à ces lettres depuis la prison.

• En faisant en sorte que les festivals de cinéma se fassent le relais de ce mouvement de soutien. Il faut savoir qu’avant d’entrer en prison, Keywan s’est battu pour terminer la réalisation de son premier long métrage de fiction, Drum. Le film a été sélectionné au festival de Venise cette année.

Toutes les autres idées sont les bienvenues. Si vous souhaitez contribuer à soutenir Keywan Karimi à votre façon, n’hésitez pas à vous signaler.

Rejoignez le groupe Facebook de soutien:
https://www.facebook.com/groups/1614703335493153/?fref=ts

Attention auteurs : l’ONEM vous réclame peut-être des sommes injustifiées !

Droits d’auteur (ou voisins) et ONEM

Attention auteurs : l’ONEM vous réclame peut-être des sommes injustifiées !

Un collectif d’artistes de bonne volonté a rédigé une note concernant la perception de droits d’auteur et voisin et l’ONEM. Nous mettons à disposition de nos membres leur analysé détaillée dans l’espace membres/documentation.

Nous citons leur introduction à ce document :

L’ONEM vous réclame des sous, parce que vous avez touché des droits au-delà d’un certain seuil (4.274,40 € pour les revenus de 2016). Mais les droits ayant fait l’objet de cotisations sociales ne doivent pas entrer en ligne de compte. Seulement, sur base de l’avertissement extrait de rôle, l’ONEM ne fait pas la différence et peut être amené à vous réclamer des remboursement indus.
Que faire ?
Lire la notice ci-jointe et rester vigilants
Le présent texte a été rédigé par un collectif d’artistes de bonne volonté. Il est non-exhaustif et ne remplace en aucune façon une analyse personnalisée.

BLL / Nouvelle Gouvernance culturelle : Hors Champ a insisté sur…

Hors Champ était présent le 11 octobre au dernier atelier public de la coupole « Nouvelle Gouvernance Culturelle ». Voici un petit compte-rendu.

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Bouger les lignes : Atelier nouvelle gouvernance

11/10/2016 Point culture Bruxelles

1. Objectif du jour

Relire et amender les documents intermédiaires de la coupole « Nouvelle gouvernance culturelle », coupole qui a pour but d’améliorer les pratiques de gouvernance et d’action publique en matière de culture.

Hors champ était présent, pour veiller à ce que les priorités dégagées par consensus lors de la coupole « Artistes au centre » soient intégrées dans les recommandations finales, tant celles de la « Nouvelle gouvernance » que celles de l’opération Bouger les lignes.

Étaient également présents de nombreux acteurs de la vie culturelle : associations d’usagers, de travailleurs intermittents (FACIR, ATPS, ABDIL®), d’auteurs (SACD-SCAM), de musées, centres culturels, administration de la FWB, etc…

Hors Champ a marqué son intérêt pour être associé de près à la mise en œuvre de ces priorités, qui devrait commencer en janvier 2017. Le but ultime étant que ces priorités soient mises en œuvre !

2. Détail des discussions

Et ce sur quoi Hors Champ a insisté dans la formulation des recommandations finales.

Sujet 4 : outils et modes d’intervention publique
http://www.tracernospolitiquesculturelles.be/wp-content/uploads/2016/09/BLL-Gouv-Sujet4-Atelier2.pdf

Page 3, recommandations.

  • Grand débat sur le projet d’organe de concertation des politiques culturelles. Manque de clarté : y aura-t-il 2 organes différents ? Sera-t-ce de la coordination de politiques culturelles ou de la simple consultation ? Un lieu transversal de décision ou de discussion ? Qui y siégera ?
  • Hors Champ insiste sur la mise en œuvre des priorités de « Artistes au centre » et de BLL : où cela va-t-il se passer ? Dans un de ces deux organes ? Ailleurs ?
  • Question : Hors champ, qui n’est pas une ORUA, peut-il assister au comité de concertation du centre du cinéma ? Réponse : HC peut être invité au CC, même si il n’est pas ORUA, par exemple pour se présenter. Mais nous n’aurons pas de voix décisionnelle.
  • Grand débat sur les « nouveaux jurys » qui remplaceraient les instances d’avis : Pour éviter les commissions nommées pour 3 ans, qui sont souvent le lieu de conflit d’intérêts, pourquoi pas créer des jurys aux mandats très courts. P.ex. siéger 1 an. Ou encore réunir les jurys de manière intensive pendant 15 jours. Problème connexe : comment défrayer les membres de ces jurys, pcq les petites structures peuvent difficilement détacher un représentant pour 15 jours d’affilée.

Sujet 5 : Droits des créateurs, des opérateurs et des usagers

http://www.tracernospolitiquesculturelles.be/wp-content/uploads/2016/09/BLL-Gouv-Sujet5-Atelier2.pdf

Hors Champ a salué le fait que ce Sujet 5 était grandement inspiré des conclusions de la coupole « Artistes au Centre », et qu’il en respectait l’esprit.

Cependant, on a insisté pour que la priorité numéro 1 de « Artistes au centre » soit mentionnée et bien mise en avant :  l’amélioration du statut dit d’artiste, et le travail transversal urgent sur ce dossier, en collaboration avec les associations représentatives des travailleurs intermittents, la FWB, le Gouvernement fédéral, etc…

 

PLUS D’INFOS SUR « BOUGER LES LIGNES » :
Dernier atelier du 11/10
Coupole « Nouvelle gouvernance culturelle »

 

Aper’Hors Champ #2, 14 octobre à La Régence

L’Aper’Hors Champ #2 fut un succès. Nous étions plus d’une trentaine à deviser autour d’un verre.
Présentation de l’association, débat sur les difficultés des jeunes fraichement diplômés, discussion sur les négociations salariales…. ce fut une soirée variée !
Rendez-vous au prochain apéro au creux de l’hiver !
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Vous êtes toutes et tous les bienvenu(e)s à l’Aper’Hors Champ #2, qui se tiendra le 14/10 à La Régence, à partir de 19:00.

L’occasion de se rencontrer autour d’un verre, pour parler de nos métiers, mais pas seulement !

La Régence, 12 Place Fernand Cocq, Ixelles
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