Hors Champ rencontre l’UPFF

Hors Champ, dans ses pérégrinations tous azimuts, a rencontré début novembre un représentant de l’UPFF.  Résumé très bref :

Rencontre avec Jean-Luc Van Damme (UPFF), qui siège à la CP 303.01 depuis 15 ans.

Deux combats pour lesquels l’UPFF pense que nos intérêts se rejoignent :

  • Souhait d’un emploi plus solidaire.  Problématique des contrats « indirects », passant par un intermédiaire.
  • Appel à projet « low budget » de la FWB.  Quel sera le respect des lois sur les contrats de travail dans les projets de films « conditions légères » ?

Proposition d’organiser ensemble une conférence sur l’emploi dans le secteur.

 

Compte-rendu « ONEM et contrats à la tâche » – 04/12 @ Bellone

Fabian Hidalgo (FACIR) introduit la séance.

Objectifs de la réunion :

  • faire le point sur la nouvelle interprétation de l’ONEM
  • trouver des pistes de solutions

Suzanne Capiau expose la situation.

La Belgique est comme une île en Europe, avec ce statut pour artistes créateurs et interprètes, via l’article 1bis. Ce 1bis a donc fait apparaître aux yeux de l’ONEM des artistes invisibles jusque là, par exemple scénaristes, circassiens.
Cela a donc permis l’accès au salariat à de nombreux artistes, ce qui fait peur à tous les gouvernements depuis. Elle estime que l’offensive vient du gouvernement, et ne fait que commencer.

Romain Leloup résume la règle du cachet.

La règle du cachet ne s’applique qu’à deux conditions : effectuer des activités artistiques et être rémunéré à la prestation. Ce type particulier de rémunération est défini comme la rémunération payée lorsqu’il n’existe aucun lien direct entre la rémunération perçue et le nombre d’heures de travail. Elle peut s’utiliser tant pour des contrats de travail avec lien de subordination que pour des contrats « 1bis ». Continuer la lecture de Compte-rendu « ONEM et contrats à la tâche » – 04/12 @ Bellone

ONEM et contrats à la tâche : réunion le 4 décembre à la Bellone

Hors Champ sera présent et relaie l’invitation à la réunion du lundi 4 décembre à la Bellone, autour de la dernière offensive de l’ONEM contre les contrats à la tâche.
Rendez-vous de 13:00 à 15:00 pour tenter d’y voir plus clair.

Evénement Facebook (pour les aficionados)… : https://www.facebook.com/events/2036005719967519/

Depuis 2 mois, l’Onem a une nouvelle fois mis en place une nouvelle interprétation des textes de loi relatifs au statut d’artiste, alors que ceux-ci n’ont pas changé!

Les contrats à la tâche sont particulièrement visés, ce qui bloque automatiquement l’accès aux allocations à énormément d’artistes.

Rendez-vous ce lundi 4 décembre pour une mise au point sur la situation avec les dernières informations, discussions et rencontre avec les organisations présentes, artistiques et syndicales.

Ont déjà confirmé leur présence:
– Suzanne Capiau
– Romain Leloup
– FACIR
– CGSP Culture
– Hors Champ

Déroulé de l’événement:
13h – accueil et présentation rapide de la situation actuelle, situation avant/après la dernière note interprétative de l’Onem
13h30 – exposé des points problématiques et historique des positions successives de l’Onem depuis 2011 avec les avocats spécialisés Suzanne Capiau et Romain Leloup.
14h30 – conclusion et pistes d’actions avec les syndicats et associations présentes

Réaliser un long-métrage dans des « conditions légères » : à quel prix ?

Voici la réaction de Hors Champ, envoyée dans un courrier à Jeanne Brunfaut et Alda Greoli, à un projet pilote de long-métrage dans des « conditions légères » lancé par Alda Greoli.


Bruxelles, le 10 juillet 2017

Chère Jeanne Brunfaut,
Directrice adjointe du Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles,

Chère Alda Greoli,
Ministre de la Culture et Vice-présidente de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Nous avons pris connaissance de votre appel à projets pilote 2017 : réaliser un film de long métrage dans des conditions légères, et, en le lisant, nous nous interrogeons sur la nature exacte de votre plan « cinéma light ».

Comment envisagez vous les choses concrètement pour qu’il s’agisse bel et bien d’un soutien efficace à la création ?  Nous nous étonnons de ne voir aucune allusion aux conséquences matérielles qui résulteront forcément d’un tel budget.

Plus précisément, qu’entendez vous par « conditions légères » ? Légères pour qui ? De notre point de vue de techniciens, réalisateurs et scénaristes, les salaires découlant d’un tel budget nous mettraient en effet en sous-vêtements ! Qu’entendez-vous par « en dehors des contraintes de production classiques » ?

C’est un peu comme si vous donniez 350€ à un réalisateur pour s’acheter une voiture. Comment pourrait-il en payer les frais, l’entretien, l’essence, etc., autrement qu’en demandant de l’aide bénévole à son garagiste ?

Vous savez pourtant combien de jours de travail sont nécessaires pour concevoir un film de plus de 60 minutes.

Vous savez combien de professionnels sont nécessaires à la fabrication d’un film.

Vous savez combien d’heures prestent tous ces travailleurs ; avec des horaires variables et parfois même pénibles (travail de nuit, heures supplémentaires, etc.).

Vous savez que nous sommes pour la plupart des artistes et techniciens issus des différentes écoles de cinéma belges et et que nous disposons d’un diplôme d’État.

Et vous savez aussi qu’en cas de budget insuffisant pour un film, la variable d’ajustement est le salaire de tous les professionnels que nous sommes.

Vous nous avez déjà entendus sur le sujet et savez que les professionnels réclament par exemple une amélioration des budgets des nouvelles saisons ou séries RTBF, et vous proposez d’aller dans la direction inverse !

Nous nous insurgeons donc face à ce que nous vivons comme une démonstration d’hypocrisie. Que ce soit dit clairement que le Centre du cinéma souhaite soutenir des films sur lesquels les conditions de travail seront sacrifiées, c’est à dire salaires beaucoup plus bas, temps presté plus long… et que c’est donc sur notre bonne volonté qu’on compte.

Ou alors qu’on nous dise où et comment les économies seront faites.

Comment pensez-vous, dans ces conditions, qu’un producteur indépendant puisse respecter la législation sociale applicable pour l’engagement du personnel ?  Vous réclamez légitimement le professionnalisme des équipes alors que ce projet pilote mènera inévitablement à des conditions de travail d’amateurs.

En outre nous nous demandons si ces 100.000€ maximum constituent le financement maximal autorisé pour ces projets, ou si vous attendez des producteurs indépendants qu’ils cherchent des compléments de financement afin de satisfaire la faisabilité technique et financière du projet.

Enfin, comment la procédure d’agrément appréciera-t-elle la faisabilité du projet ? Cette aide provient-elle de budgets supplémentaires ou s’agit-il d’une somme prélevée sur l’enveloppe de la Commission de Sélection du Film ?

Par le passé (de 2007 à 2010), la production de films dits à micro budget a déjà été expérimentée. Qu’en est-il ressorti ? Un bilan en a-t-il été fait ? Pour nous, cela a surtout participé à niveler par le bas nos conditions de travail déjà précaires. Ayant pour effet désastreux d’installer la fausse idée qu’avec la créativité, l’inventivité et le dévouement de toute une équipe, on peut faire bien, que ça marche ! Et donc, encourager comme pour La Trêve et Ennemi public, qu’on recommence dans les mêmes conditions insoutenables financièrement. Cela ne peut amener qu’à une perte de professionnalisme dans le secteur.

Nous aimerions mieux comprendre ce que vous proposez, mais surtout qu’on nous dise en quoi cela favorise une politique ambitieuse et durable de soutien aux artistes du pays, et au secteur dont ils dépendent.

Bien à vous, Hors Champ

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Revue de presse : « Smart, la flexibilité mensongère »

Voici une série d’articles, diffusés par le syndicat CGSP – Culture, qui pourraient vous intéresser.

Avant toute chose, précisons la position de Hors Champ sur ce texte

  • Les textes émanent de la CGSP Culture, et non de Hors Champ.
  • Nous trouvons que ce texte apporte un éclairage informatif sur certains points, c’est pourquoi nous le partageons.
  • Hors Champ veut partager l’information afin que chacun se fasse son propre avis, en connaissance de cause.
  • Hors Champ est favorable au contrat direct entre employeur et employé. Le contrat direct coûte moins cher à l’employeur, le responsabilise par rapport aux équipes qu’il engage.
    Et pour l’employé, cela signifie un meilleur salaire net (pas de pourcentage laissé aux BSA) et simplifie ses démarches administratives par rapport à l’Onem.
  • Néanmoins, dans notre secteur, nous sommes nombreux à utiliser régulièrement les services de Smart (Productions Associées ou Palais de l’intérim) et autres BSA (Bureaux Sociaux pour Artistes), et ce afin de pouvoir travailler dans la légalité, quand on ne nous propose pas de contrat direct.
  • Nous le faisons par choix ou par nécessité, quand le donneur d’ordre ne propose pas d’alternative.
  • Il est dommage que les autres BSA (Merveille, MCC, T-heater, Randstad au sein de la RTBF, etc), qui jouent les intermédiaires d’une façon similaire à SMArt, ne soient pas évoqués dans ces articles…

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Revue de presse : on parle des Séries TV dans La Libre

Revue de presse : on parle des Séries TV dans La Libre

Deux articles parus dans La Libre du 3 mai.
L’angle des journalistes est plutôt optimiste sur la situation des séries, voire pro-RTBF pour le deuxième article, il manque un point de vue critique sur les conditions réelles de tournage qui ne s’améliorent pas pour la majorité des techniciens, mais la lecture peut vous intéresser :

« Versailles » saison 3 s’offre une image plus… belge

Séries belges à la recherche du meilleur coproducteur

Rencontre avec Marc Payen, président de la SCP 303.01 (résumé)

Hors Champ rencontre….

Ce 22 mars, Hors Champ a rencontré Marc Payen, président de la Sous-Commission Paritaire 303.01 pour la Production de films. C’est cette SCP, composée paritairement de représentants patronaux et syndicaux,  qui a défini la Convention Collective de Travail du même numéro (303.01) et dont les travailleurs en long métrage cinéma dépendent.

En tant que travailleurs, notre relais pour y faire remonter nos propositions/revendications sont les permanents syndicaux qui y siègent, à savoir :

N’hésitons donc pas à les interpeller !

N.B. : Plus d’infos sur cette rencontre lors de notre prochaine réunion mensuelle du 4 avril 2017, ou dans le compte-rendu détaillé (réservé à nos membres) : Rencontre avec Marc Payen, président de la SCP 303.01 (version longue)

Ne serait-il pas temps qu’on se bouge ?…

Manifestation du secteur non marchand – 21 mars 2017DSC00296

Plus de 15.000 personnes ce matin pour manifester dans les rues de Bruxelles ! Et seulement quelques valeureux travailleurs du secteur culturel…

Pourtant, les conditions de travail et la sécurité sociale, c’est l’affaire de tous.

OUI à des salaires décents
(STOP au RPI, à l’intérim  et aux intermédiaires de facturation)

OUI à une réglementation chômage adaptée au travail des intermittents
(STOP à la distinction artistes/techniciens et à la notion d’ « emploi convenable » de l’ONEm)

OUI à un meilleur financement de la Culture
(STOP aux coupes budgétaires)

Deux articles intéressants la semaine dernière!

Bonjour,

Nous avons repéré 2 articles la semaine dernière dans notre presse nationale, le premier est un dossier du Soir, intitulé La Vie d’Artiste, dans lequel des comédiens témoignent de leurs réalités professionnelles: http://plus.lesoir.be/81583/article/2017-02-10/angelo-bison-ma-oblige-faire-une-formation-de-gardien-de-parking.

Le deuxième, dans la Libre Belgique, pour y apprendre les salaires des dirigeants de la RTBF… mieux payés que notre Premier Ministre…  http://www.lalibre.be/culture/medias-tele/pour-le-mr-les-remunerations-a-la-tete-de-la-rtbf-depassent-les-plafonds-et-restent-nebuleuses-infographie-589a19eecd702bc3190c9dab.

Bonne lecture!

Artistes (et techniciens) au centre ?

Vraiment ?

la-vie-dartiste-recadreIllustration Catherine B. – Tous droits réservés – Reproduction interdite

   Événement de clôture de l’opération Bouger les Lignes, ce vendredi 3 février au Rockerill de Charleroi.

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Hors Champ ayant activement participé à cette première coupole « Artistes au centre »,  était présent afin de s’assurer de la mise en œuvre des priorités dégagées.

Petit résumé du discours d’Alda Greoli :

Continuer la lecture de Artistes (et techniciens) au centre ?

Magritte / Carte Blanche dans le Vif

Hors Champ se réjouit de ce week-end de fête du cinéma belge, et se prend à rêver qu’elle reçoit un Magritte!  Notre carte blanche est publiée par Focus / Le Vif : http://focus.levif.be/culture/cinema/carte-blanche-comment-se-porte-vraiment-le-cinema-belge/article-opinion-608765.html

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Comment se porte vraiment le cinéma belge ?

Le samedi 4 février prochain aura lieu la 7e cérémonie des Magritte du Cinéma, cette joyeuse fête strass et paillettes du cinéma belge.

Chez Hors Champ, association des métiers du cinéma et de l’audiovisuel (www.horschamp-asbl.be), nous avons imaginé remporter un prix spécial pour notre engagement en faveur de meilleures conditions de travail. Voici notre discours…en avant-première :

« Merci, merci beaucoup… Je remercie mes parents, mon poisson rouge, l’État belge qui m’a permis de me former aux métiers du cinéma. Je remercie aussi mes collègues.

Plus sérieusement. J’entends beaucoup parler du cinéma belge qui se porte bien. Mais qui dit ça ? Qui pense ça ? Pas moi en tous cas.

Certes notre petit pays fait ce qu’il peut pour se ménager une place aux côtés des « grands », ceux qui possèdent encore une industrie dans ce secteur qu’est le cinéma. (Et, par les temps qui courent, une industrie ça devient rare…). Pourtant le doute n’est pas permis, les talents belges sont là ! Les films sortent nombreux. La FWB a soutenu en 2015, à différents stades de leur développement, 51 longs-métrages de fiction, 31 courts-métrages, 47 documentaires…

Je sais que tous ces films n’ont pas des budgets mirobolants. Je respecte les auteurs qui portent à bout de bras leur projet, sans être eux-mêmes rémunérés, et qui se battent pour financer et réaliser leur projet. Je sais qu’il faut soutenir les « petits » films pour garantir une pluralité, mais à quel prix ? Au prix de notre main d’œuvre ! Au prix de notre travail ! De votre travail, du mien, du nôtre. Ce travail qui n’est pas rémunéré à sa juste valeur. Continuer la lecture de Magritte / Carte Blanche dans le Vif

Les Magritte au bistrot : Apér’Hors Champ # 3 – samedi 4 février @ La Régence

Pour les Magritte cette année, pas de manifestation sur les marches, mais plutôt une soirée bien au chaud, avec retransmission de la cérémonie sur grand écran.

Dans un langage plus familier, ça donne :
T’as ton invit’ pour les Magritte mais t’as pas envie d’y aller ?
T’as pas d’invit’ pour les Magritte et tu t’en fous ?

Rendez-vous pour l’Apér’Hors Champ # 3
Samedi 4 février à partir de 19:30
La Régence, 12 Place Fernand Cocq, Ixelles

Evénement Facebook : https://www.facebook.com/events/361468450905514/

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Cotisation syndicale intermittent

Saviez-vous que, à la FGTB-Setca du moins (à vérifier pour les autres syndicats/centrales), il existe une cotisation d’intermittent ?

Celle-ci s’élève à 11,90€/mois.

Si vous payez moins (genre 9,95€), sachez que cela signifie que vous êtes répertorié au syndicat comme « demandeur d’emploi« . Ne vous étonnez donc pas de ne jamais être convié à aucune Assemblée Générale de votre secteur !

Si vous payez plus (environ 15€), cela indique probablement que vous êtes considéré comme travailleur. Reste à savoir sous quelle commission paritaire (CP)…

Et si vous souhaitez modifier l’une ou l’autre de ces données (et que vous êtes affilié auprès de la FGTB-Setca, cela va de soi ;-), rien de plus simple, contactez Fabienne Senocq, la Secrétaire régionale FGTB-Setca (Bruxelles) pour les CP 227 (Audiovisuel) et 303 (Cinéma) !

mail : FSenocq@setca-fgtb.be

tél : 02 519 72 48

Il y a des priorités plus urgentes qu’une « Académie des médias »

Nous, Hors-champ, tenons à réagir ici à l’ article paru dans le Soir du 03/12/2016 (Supplément « Références ») sous le titre: « Doper la formation à l’audiovisuel. »

Que dit l’article de « Références » ?

Extraits : « (…) le secteur audiovisuel a le vent en poupe (…) un des secteurs parmi les plus actifs et dynamiques de l’économie (…) le nombre d’entreprises actives dans le secteur est ainsi passé de 689 en 2011 à plus de 900 en seulement deux ans (…) 46% des travailleurs dans le domaine sont répartis dans les quatre plus grosses sociétés audiovisuelles belges (VRT,RTBF, Medialaan et RTL Belgium) »

Ce bel enthousiasme est porté par Jan Vermoesen, directeur de Mediarte, fonds social du secteur audiovisuel. Celui-ci vient d’obtenir une dotation supplémentaire pour créer un ou deux postes dans ses bureaux. Mediarte est aussi porteur du projet « Académie des médias », dont le budget serait estimé à 600 000€. Une version flamande existe déjà et Jan Vermoesen espère bien développer un projet similaire pour les francophones. Elle proposerait des formations sur les métiers de l’audiovisuel.

L’emploi : statistiques et travailleurs intermittents

Pour chiffrer l’emploi dans un secteur, les médias utilisent souvent la notion d’équivalent temps plein (ETP). Mais en réalité, une grande partie des travailleurs sont intermittents, et échappent aux radars statistiques.
Mediarte parle, dans son rapport ayant pour titre « Le secteur audiovisuel chiffres 2015 », de 11.095 ETP dans le secteur audiovisuel pour toute la Belgique. Un peu moins de la moitié (46% donc) travaille pour les chaînes de télé; Mais on sait que ces entreprises audiovisuelles ont de plus en plus recours à des contractuels (renouvelables ad vitam). Aucun chiffre ne clarifie le rapport entre le nombre de contractuels et de temps plein réels. Continuer la lecture de Il y a des priorités plus urgentes qu’une « Académie des médias »

Opinion : Les « artistes » sont des travailleurs (presque) comme les autres

En réaction à un article franchement mensonger, paru sur Bruzz.be ce 9 décembre (N-VA : « Beaucoup d’artistes bruxellois ont droit à des allocations de chômage ») voici ma réaction argumentée. Parce qu’il ne faut pas laisser raconter n’importe quoi….

Depuis, Bruzz a sorti un article plus nuancé ce 14/12, sans doute en réaction aux réactions suscitées par le premier…. Article traduit par daardaar.be (et repéré par Marie Chaduc) : Non, les artistes ne dilapident pas l’argent public

De vraies infos sur le « statut d’artiste » sur le site du Guichet des Arts : http://www.guichetdesarts.be/ressource/ressource-a-3/


Opinion : Les « artistes » sont des travailleurs (presque) comme les autres

Non seulement ce mandataire N-VA dit des grosses bêtises, mais en plus le journaliste ne fait pas son travail : vérifier les faits, et apporter un éclairage alternatif, pour tendre à l’objectivité. Cet article est une tribune pour la N-VA, pas du journalisme !

 Cet article est truffé de contre-vérités et d’omissions :
 
1. Les artistes (et les techniciens) ne sont pas des chômeurs. Ce sont des travailleurs intermittents.
 
2. Dire que « le statut d’artiste offre des allocations de chômage » est faux. Il n’est dit nulle part dans cet article que l’accès aux allocations de chômage est exactement le même pour les artistes que pour tous les travailleurs salariés (312 jours de travail sur 21 mois pour les moins de 36 ans, 468 jours en 33 mois de 36 à 49 ans, 624 jours en 42 mois à partir de 50 ans). Il faut le souligner : les intermittents du secteur culturel travaillent dur pour accéder aux allocations de chômage, comme tout le monde, point.
 
3. Dixit : « le même montant d’allocations est maintenu plus longtemps parce que le statut d’artiste n’est pas exempté du caractère dégressif des allocations. »
Alors là c’est une faute de grammaire : double négation = affirmation.  La non-dégressivité est bien le cœur du « statut » : les maigres allocations ne diminuent pas après un an, c’est ce qu’on appelle la « protection de l’intermittence », ou « période protégée ».  Pour rappel, pour accéder à cette « période protégée », il faut à nouveau prouver 156 jours de travail sur 18 mois, dont au moins 104 dans des activités artistiques ou «techniques dans le secteur artistique». Cette condition, introduite par la réforme du « statut » de 2014, a interdit l’accès à la « protection de l’intermittence » à de nombreux artistes et techniciens.
 
4. Dixit : « Un nouveau resserrement des règles est nécessaire. »
Alors là, on est bien dans l’air du temps, dans la post-vérité. La N-VA fait de la démagogie sur le dos des intermittents, en essayant de faire croire que les artistes sont des profiteurs.
Comme si la réforme de 2014 ne suffisait pas ?  Cette réforme de 2014, qui a drastiquement durci les conditions pour accéder au « statut », empêche souvent les jeunes d’accéder à la protection de l’intermittence.  Ces jeunes professionnels, doublement précarisés par la nature intermittente de nos métiers, et par l’impossibilité d’accéder au « statut », sont en grande difficulté.  Une génération sacrifiée sur l’autel de l’austérité ?
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Nicolas Simon

 

 

Fédération des métiers du cinéma et de l'audiovisuel

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