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Artistes (et techniciens) au centre ?

Vraiment ?

la-vie-dartiste-recadreIllustration Catherine B. – Tous droits réservés – Reproduction interdite

   Événement de clôture de l’opération Bouger les Lignes, ce vendredi 3 février au Rockerill de Charleroi.

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Hors Champ ayant activement participé à cette première coupole « Artistes au centre »,  était présent afin de s’assurer de la mise en œuvre des priorités dégagées.

Petit résumé du discours d’Alda Greoli :

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Magritte / Carte Blanche dans le Vif

Hors Champ se réjouit de ce week-end de fête du cinéma belge, et se prend à rêver qu’elle reçoit un Magritte!  Notre carte blanche est publiée par Focus / Le Vif : http://focus.levif.be/culture/cinema/carte-blanche-comment-se-porte-vraiment-le-cinema-belge/article-opinion-608765.html

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Comment se porte vraiment le cinéma belge ?

Le samedi 4 février prochain aura lieu la 7e cérémonie des Magritte du Cinéma, cette joyeuse fête strass et paillettes du cinéma belge.

Chez Hors Champ, association des métiers du cinéma et de l’audiovisuel (www.horschamp-asbl.be), nous avons imaginé remporter un prix spécial pour notre engagement en faveur de meilleures conditions de travail. Voici notre discours…en avant-première :

« Merci, merci beaucoup… Je remercie mes parents, mon poisson rouge, l’État belge qui m’a permis de me former aux métiers du cinéma. Je remercie aussi mes collègues.

Plus sérieusement. J’entends beaucoup parler du cinéma belge qui se porte bien. Mais qui dit ça ? Qui pense ça ? Pas moi en tous cas.

Certes notre petit pays fait ce qu’il peut pour se ménager une place aux côtés des « grands », ceux qui possèdent encore une industrie dans ce secteur qu’est le cinéma. (Et, par les temps qui courent, une industrie ça devient rare…). Pourtant le doute n’est pas permis, les talents belges sont là ! Les films sortent nombreux. La FWB a soutenu en 2015, à différents stades de leur développement, 51 longs-métrages de fiction, 31 courts-métrages, 47 documentaires…

Je sais que tous ces films n’ont pas des budgets mirobolants. Je respecte les auteurs qui portent à bout de bras leur projet, sans être eux-mêmes rémunérés, et qui se battent pour financer et réaliser leur projet. Je sais qu’il faut soutenir les « petits » films pour garantir une pluralité, mais à quel prix ? Au prix de notre main d’œuvre ! Au prix de notre travail ! De votre travail, du mien, du nôtre. Ce travail qui n’est pas rémunéré à sa juste valeur. Continuer la lecture de Magritte / Carte Blanche dans le Vif

Il y a des priorités plus urgentes qu’une « Académie des médias »

Nous, Hors-champ, tenons à réagir ici à l’ article paru dans le Soir du 03/12/2016 (Supplément « Références ») sous le titre: « Doper la formation à l’audiovisuel. »

Que dit l’article de « Références » ?

Extraits : « (…) le secteur audiovisuel a le vent en poupe (…) un des secteurs parmi les plus actifs et dynamiques de l’économie (…) le nombre d’entreprises actives dans le secteur est ainsi passé de 689 en 2011 à plus de 900 en seulement deux ans (…) 46% des travailleurs dans le domaine sont répartis dans les quatre plus grosses sociétés audiovisuelles belges (VRT,RTBF, Medialaan et RTL Belgium) »

Ce bel enthousiasme est porté par Jan Vermoesen, directeur de Mediarte, fonds social du secteur audiovisuel. Celui-ci vient d’obtenir une dotation supplémentaire pour créer un ou deux postes dans ses bureaux. Mediarte est aussi porteur du projet « Académie des médias », dont le budget serait estimé à 600 000€. Une version flamande existe déjà et Jan Vermoesen espère bien développer un projet similaire pour les francophones. Elle proposerait des formations sur les métiers de l’audiovisuel.

L’emploi : statistiques et travailleurs intermittents

Pour chiffrer l’emploi dans un secteur, les médias utilisent souvent la notion d’équivalent temps plein (ETP). Mais en réalité, une grande partie des travailleurs sont intermittents, et échappent aux radars statistiques.
Mediarte parle, dans son rapport ayant pour titre « Le secteur audiovisuel chiffres 2015 », de 11.095 ETP dans le secteur audiovisuel pour toute la Belgique. Un peu moins de la moitié (46% donc) travaille pour les chaînes de télé; Mais on sait que ces entreprises audiovisuelles ont de plus en plus recours à des contractuels (renouvelables ad vitam). Aucun chiffre ne clarifie le rapport entre le nombre de contractuels et de temps plein réels. Continuer la lecture de Il y a des priorités plus urgentes qu’une « Académie des médias »

Opinion : Les « artistes » sont des travailleurs (presque) comme les autres

En réaction à un article franchement mensonger, paru sur Bruzz.be ce 9 décembre (N-VA : « Beaucoup d’artistes bruxellois ont droit à des allocations de chômage ») voici ma réaction argumentée. Parce qu’il ne faut pas laisser raconter n’importe quoi….

Depuis, Bruzz a sorti un article plus nuancé ce 14/12, sans doute en réaction aux réactions suscitées par le premier…. Article traduit par daardaar.be (et repéré par Marie Chaduc) : Non, les artistes ne dilapident pas l’argent public

De vraies infos sur le « statut d’artiste » sur le site du Guichet des Arts : http://www.guichetdesarts.be/ressource/ressource-a-3/


Opinion : Les « artistes » sont des travailleurs (presque) comme les autres

Non seulement ce mandataire N-VA dit des grosses bêtises, mais en plus le journaliste ne fait pas son travail : vérifier les faits, et apporter un éclairage alternatif, pour tendre à l’objectivité. Cet article est une tribune pour la N-VA, pas du journalisme !

 Cet article est truffé de contre-vérités et d’omissions :
 
1. Les artistes (et les techniciens) ne sont pas des chômeurs. Ce sont des travailleurs intermittents.
 
2. Dire que « le statut d’artiste offre des allocations de chômage » est faux. Il n’est dit nulle part dans cet article que l’accès aux allocations de chômage est exactement le même pour les artistes que pour tous les travailleurs salariés (312 jours de travail sur 21 mois pour les moins de 36 ans, 468 jours en 33 mois de 36 à 49 ans, 624 jours en 42 mois à partir de 50 ans). Il faut le souligner : les intermittents du secteur culturel travaillent dur pour accéder aux allocations de chômage, comme tout le monde, point.
 
3. Dixit : « le même montant d’allocations est maintenu plus longtemps parce que le statut d’artiste n’est pas exempté du caractère dégressif des allocations. »
Alors là c’est une faute de grammaire : double négation = affirmation.  La non-dégressivité est bien le cœur du « statut » : les maigres allocations ne diminuent pas après un an, c’est ce qu’on appelle la « protection de l’intermittence », ou « période protégée ».  Pour rappel, pour accéder à cette « période protégée », il faut à nouveau prouver 156 jours de travail sur 18 mois, dont au moins 104 dans des activités artistiques ou «techniques dans le secteur artistique». Cette condition, introduite par la réforme du « statut » de 2014, a interdit l’accès à la « protection de l’intermittence » à de nombreux artistes et techniciens.
 
4. Dixit : « Un nouveau resserrement des règles est nécessaire. »
Alors là, on est bien dans l’air du temps, dans la post-vérité. La N-VA fait de la démagogie sur le dos des intermittents, en essayant de faire croire que les artistes sont des profiteurs.
Comme si la réforme de 2014 ne suffisait pas ?  Cette réforme de 2014, qui a drastiquement durci les conditions pour accéder au « statut », empêche souvent les jeunes d’accéder à la protection de l’intermittence.  Ces jeunes professionnels, doublement précarisés par la nature intermittente de nos métiers, et par l’impossibilité d’accéder au « statut », sont en grande difficulté.  Une génération sacrifiée sur l’autel de l’austérité ?
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Nicolas Simon